Axel Carion sur la piste Hô-Chi-Minh

En décembre 2021, Adrien avait échangé avec Axel sur sa traversée à vélo de la Jordanie. Depuis cette aventure, Axel n’a pas arrêté de pédaler : record de la traversée de la Corse, un tour de la France de 3171 kilomètres, BikingMan Brésil dans des conditions dantesques…  Pour terminer l’année, Axel a décidé de relier Luang Prabang au Laos et Hô-Chi-Minh au Vietnam sur la fameuse piste du même nom. Cet ouvrage qui a permis pendant la guerre du Vietnam de ravitailler les habitants en vivres et en armes. Retour avec Axel sur cette traversée hors du temps…

Annabelle : Depuis 3 ans tu avais pour idée de relier le Laos au Vietnam par la piste Hô-Chi-Minh. Qu’est ce qui te plaisait à l’idée de réaliser cette expédition ?

Axel : J’ai une fascination pour les ouvrages humains qui permettent les migrations : les routes, pistes et chemins. J’explore à vélo depuis plusieurs années maintenant des itinéraires mythiques tels que la route panaméricaine en Amérique du Sud, le Qhapaq Ñan (chemin royal des incas) au Pérou, le triangle du lithium (Argentine, Bolivie, Chili) ou encore la route des rois en Jordanie.
A son origine, la piste Hô-Chi-Minh fut un ouvrage militaire. A présent c’est devenu un axe de développement du commerce entre le Laos et le Vietnam. J’ai eu envie d’aller y poser mes roues pour découvrir l’histoire de cette piste.

Annabelle : La grande particularité de cette expédition à vélo fut de te mettre à l’épreuve sur de nombreux terrains avec un climat imprévisible ⛈️
T’attendais-tu à trouver autant de terrains différents ? Comment t’es-tu préparé pour relier ces 2700 km ?

Axel : Les conditions furent d’une variété rare en effet bien que la période climatique fût clémente. En pleine saison des pluies par exemple, la piste serait totalement impraticable sur plusieurs tronçons. Cela fait 12 ans que je voyage à vélo et que je me prépare !

Chaque voyage vient ajouter son lot d’imprévus, de galères et de conditions difficiles. Je suis en « formation continue » en quelque sorte. 

Annabelle : Peux-tu nous raconter un souvenir ou une anecdote marquante de ce voyage ?

Axel : Durant la première semaine, un manque de concentration en pilotant le vélo m’envoie au tapis. Rien de grave mais cela aurait pu marquer la fin de cette expédition qui a nécessité énormément de temps et d’énergie à préparer. Le positif de cette anecdote c’est qu’elle m’a permis de vivre une rencontre particulière avec un chaman d’un village qui a « chassé » le mauvais œil sur mon vélo pour me souhaiter bon voyage. Je ne suis plus tombé ensuite !

Annabelle : Après l’intervention de ce chaman, quelque chose a été difficile durant cette aventure ? Et à l’inverse ce qui t’a le plus aidé ?

Axel : Afin de retracer en images cette aventure, le deuxième mousquetaire des courses BikingMan (Didier Martin) me suivait avec une moto chinoise. Le terrain était parfois tellement engagé avec ce type de moto que le stress mental qu’il chute et se blesse fut parfois plus important que de supporter les conditions extrêmes à vélo 🤯
Chaque soir en revanche, les souvenirs de la journée que l’on venait de vivre, resteront gravés car le terrain était vraiment dingue parfois !

Annabelle : Durant ce voyage, tu as dû rencontrer de nombreuses personnes ! Comment le fait de voyager à vélo facilite le contact ?

Axel : Le vélo est une machine à voyager dans le temps. Les axes migratoires que j’explore sur mes expéditions permettent systématiquement de faire des rencontres. C’est même l’objectif final de chacun de mes voyages. Au-delà de la difficulté, le vélo est un formidable outil qui permet de relier des territoires habités par des humains 😍
J’ignore si c’est l’allure que l’on a sur un vélo ou l’outil en lui-même qui fascine les 
habitants, c’est peut-être un peu des deux. Au Laos et au Vietnam, les arrivées dans les villages furent mémorables avec les enfants qui vous interpellent, qui vous courent après et les adultes qui vous invitent à boire le thé. 


Annabelle 
: Depuis 3 ans, tu utilises une Go’Lum pour tes aventures. Quels sont pour toi les meilleurs atouts de celle-ci pour le bike packing ?

Axel : Son autonomie et la possibilité d’utiliser le chargeur Power Bank comme une batterie externe me rassurent en cas de pépins pour recharger d’autres appareils par exemple. La robustesse de la Go’Lum est également un gros atout car je n’ai pas besoin de me préoccuper de la protéger durant mes expéditions. Elle a résisté à toutes les conditions (désert, pluie diluvienne, froid en haute altitude etc). 

Annabelle : As-tu des conseils pour un(e) Go’Luminé(e) qui souhaiterait réaliser cette expédition ? 🤠

Axel : Bien choisir la saison avant de partir explorer la piste Hô-Chi-Minh ! 

Annabelle: Enfin, en ce début d’année 2023, quels sont tes prochains objectifs ?

Axel : Finaliser l’organisation de la saison 2023 BikingMan qui débute début mai au Portugal et qui se terminera au Maroc fin octobre ! Je pars fin janvier explorer en bikepacking une nouvelle zone de la Cordillère des Andes au Venezuela pour peut-être un jour organiser une étape BikingMan qui sait ? 😉

➡️ Retrouve Axel sur Instagram, Facebook et sur https://axelcarion.com/expeditions/ 💬

Annabelle Le Calvez

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